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Par Véronique Bélier le 19 Avril 2020 à 17:00
Comme je vous le racontais dans mon article précédent, un autre potier nous propose de l'accompagner dans son atelier. Nous suivons donc le kumar jusqu'à son espace, au rez-de-chaussée du bâtiment en jaune avec les portes blanches sur la photo ci-dessous.
Je découvre sa production, pots à tchai, lassi, pots de conservation ou pour les plantes, tirelires à casser pour récupérer les p'tits sous. Tous ces pots secs sont donc également en attente de cuisson dans le fond de son atelier et tout à côté, la porte d'accès à l'espace familial se distingue derrière nous .
Il me présente aussi fièrement des photos de moments partagés avec une européenne qui est venue plusieurs mois apprendre le travail de la terre avec lui, ainsi que des articles de journaux sur son travail. C'est en effet le premier kumar d'Udaipur à avoir un tour électrique.
Puis vient le temps de préparer la terre pour le tournage. Nous retournons alors dans la rue découvrir la terre mise à l'abri sous la bâche. Cette argile provient des montagnes avoisinantes, à environ 50 km d'Udaipur. Il est nécessaire de la nettoyer et vous le verrez dans la vidéo ci-dessous enlever cailloux et brindilles.
Mais je vous laisse découvrir... (cliquer en bas à droite pour voir la vidéo en grand écran).
Un premier pain de terre est près et nous repartons dans l'atelier. Le kumar s'installe sur son tour posé au ras du sol pour commencer une série de plusieurs centaines de pots à tchai à réaliser dans la matinée. Les pots sont réalisés à la motte, c'est à dire tourné sur le haut d'une motte de terre et enlevés en arrêter le tour. La production s'enchaîne rapidement. Il fait également une démonstration de quelques autres réalisations.
Voici donc...
C'est alors qu'il me propose de me laisser la place... A vrai dire, je ne m'y attendais pas du tout mais je m'installe donc, les jambes protégées par le voile d'un sari rouge.
La terre est très souple et humide, je sens les petits grains de chamotte qui l'habitent.
C'est un instant particulier et émouvant qui se passe, un partage en toute simplicité au-delà de la barrière de la langue et des frontières, sur la base d'une profession commune, pourtant pratiquée bien différemment.
Nous partageons à nouveau un tchai que sa femme vient nous servir. Puis il est temps de partir. Il nous alors propose de revenir l'après-midi car un nouveau four va être installé mais le voyage continue et ce ne sera pas possible.
Mon pot sera cuit et restera en attente le jour où je reviendrai le chercher... Qui sait ? Un jour peut-être !
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Par Véronique Bélier le 11 Avril 2020 à 10:13
J'ai fermé l'atelier plusieurs semaines en début d'année pour un beau voyage sur les routes de l'Inde.
Rencontrer des potiers, appelés kumars, n'était pas le but premier de ce périple mais c'était quand même un désir qui me tenait à cœur. Il y a de nombreux potiers en Inde toutefois, selon où on se trouve, il n'est pas pour autant facile de les trouver. La demande en jarre, pot ou marmites de cuisson diminuent au profit du plastique ou du métal pour une utilisation quotidienne. Par contre, l'usage des pièces en terre perdure dans les temples ou à l'occasion des cérémonies religieuses. Les rues peuvent alors être remplies de pots superposés à vendre et qui ont été réalisés dans des villages de potiers des alentours ou beaucoup plus loin.
Au cours de mon séjour, j'ai donc pu rencontrer des Kumars dans deux villes : Agra et Udaipur. Ces derniers produisaient essentiellement des pots à tchai ou à lassi.
Voici des photos d'Udaipur (Rajasthan)...
Nous sommes donc arrivées en fin de journée, vers 17h, dans un quartier un peu éloigné des sites touristiques. Le feu crépitait, un four à ciel ouvert était allumé dans la rue, juste derrière le muret de la cour d'une maison. Le potier présent nous a très bien accueilies et nous a informé que le défournement se déroulerait le lendemain matin, dès 8h. Ensuite, il enchainerait avec du tournage. Voyant notre intérêt, il nous a aidé à faire comprendre au chauffeur du Rickshaw qu'il est important de venir à 8h et non à 10h, horaire qui l'arrangerait plus...
De retour à l'hôtel, il a fallut encore bien discuté avec le chauffeur pour nous entendre car rien n'est jamais acquis. En fait, et comme beaucoup de chauffeur de rickshaw, il devait également emmener des enfants à l'école le lendemain matin. Nous tombons alors d'accord sur un horaire un peu plus tôt qui puissent convenir à tous. Nous partirons à 7h30.
Nous revoilà donc, le lendemain de bonne heure. Lorsque nous arrivons, il y a peu de monde à l'extérieur et le marché était en train de s'installer.
La rue est encore calme.
Les pièces sèches en attente de cuisson et la terre stockée sous les planches patientent au carrefour des rues.
Le potier nous montre les pots à tchai (boisson indienne délicieuse : thé épicé et avec du lait) qui viennent de subir cette cuisson. Nous serons d'ailleurs invitées à boire un tchai au marché dans ces pots juste sortis de la cendre. Ils sont à usage unique, une fois la boisson consommé, ils sont jetés.
C'est une femme qui s'occupe principalement du défournement. Elle enlève petit à petit les tessons posés sur le dessus et en pourtour. Ils servaient à contenir le feu et la cuisson. Les pots sont secoués pour faire tomber la cendre et et empilés en préparation à l'enlèvement.
Un homme vient l'aider par moment.
Puis un rickshaw arrive. Des plaques en bois sont posés à l'arrière pour contenir les pots empilés et simplement déposés. Lorsque le chargement est prêt, le chauffeur s'en va avec cette première livraison.
La roue n'aura finalement pas tournée ce matin, c'est un autre potier qui va se préparer au tournage et qui nous invitera à partager un moment avec lui. Je vous en parlerai dans le prochain article ! A suivre donc...
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Par Véronique Bélier le 20 Novembre 2018 à 17:44
L'argile c'est de la terre ? la faïence, la porcelaine et le grès, c'est quoi alors ? Voilà des questions qui reviennent régulièrement et auxquelles je vais tenter quelques premières réponses.
L'argile est un matériau que l'on trouve en abondance car elle est produite de façon permanente par notre planète. Elle est le produit de l'érosion naturelle et permanente de la croute terrestre.
L'eau, amenée par les précipitations, les fleuves, les glaciers, les lacs, les océans... érode les roches sur son passage. Cette action lente, de plus en plus fine et qui dure depuis des milliers d'années réduit les roches en particules de plus en plus fines.
C'est donc cette action de l'eau, le broyage et les réactions chimiques, sur certaines roches, certains minéraux (comme le granit et le feldspath) au fil de la vie de la Terre qui nous offre la production de l'argile.
De fait, il existe de nombreuses sortes d'argiles : les grès, les porcelaines, les faïences, le kaolin... des argiles aux propriétés très différentes liées aux conditions géologiques qui en permirent la formation.
document issu de https://chezlapothicaire.wordpress.com/
C'est alors que l'on prend conscience que ce matériau, que l'on pétri, tourne ou modèle, ce matériau est issu du cœur de la Terre et représente ni plus ni moins que l'origine de notre terre, de notre existence. Et une fois cuite et utilisée par l'homme, l'argile témoigne encore de notre passage de par les découvertes archéologiques. Présente avant nous, elle restera encore après nous, matériau abondant et précieux.
On ne boit plus sa tasse de thé de la même manière, n'est-ce pas ?
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Par Véronique Bélier le 30 Janvier 2018 à 16:46
Parce que chacun a sa sensibilité à la matière, aux ambiances et objets, il est agréable d’avoir des pièces qui correspondent à vos besoins, à vos envies. Cela permet de se sentir en adéquation avec ses convictions ou ses désirs, de se sentir bien dans son intérieur ou dans ses gestes envers les autres pour offrir ou recevoir.
Je prends beaucoup de plaisir à réaliser des pièces sur commande, en fonction de vos souhaits particuliers. L’idée de construire un projet avec vous pour vous permettre d’avoir de belles céramiques qui vous ressemblent pour décorer votre table, votre intérieur ou faire des cadeaux originaux et uniques m’apporte beaucoup de satisfaction. A l’heure de la consommation de masse, il est important d'oser et de garder un peu de notre individualité.
Alors comment s’y prendre ?
Et bien dans un premier temps, il faut me contacter par mail et m’exposer votre souhait. Si vous habitez à proximité, nous pouvons nous rencontrer à l’atelier. Sinon, en quelques échanges, nous verrons si je suis en mesure d’y répondre et si les conditions vous conviennent. Si c’est le cas, je vous propose un devis que nous concluons par le versement d’un acompte.
Selon le projet, je vous enverrai des photos de l’avancée du travail pour être certain que cela vous convient. Dans tous les cas, je vous ferai systématiquement parvenir les photos des pièces avant envoi pour vérifier que tout correspond.
Le délai de réalisation est très variable selon les pièces mais aussi le moment de l'année ou bien encore le cahier des charges en cours. Dans tous les cas, plusieurs semaines sont nécessaires compte tenu du travail de la terre alors si vous avez un impératif, attention à bien vous y prendre à l'avance !
En cas d’envoi par correspondance, mes colis sont bien protégés pour éviter le risque de casse… Cette petite vidéo vous permettra de vous rendre compte des conditions d’expédition.
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Par Véronique Bélier le 7 Janvier 2018 à 14:00
Les plats à four en céramique sont très agréables à utiliser. Ils permettent généralement une cuisson douce et diffusent la chaleur de manière homogène dans le plat. Ils restent chauds assez longtemps. Ces plats accrochent peu et se nettoient facilement après les avoir laissé trempés.
Toutefois, pour leur garantir longue vie et agréable utilisation, il y a des règles à respecter. En effet, malgré leur cuisson dans un four de potier, donc à une température bien supérieure à celle du four ménager, les plats restent sensibles aux chocs thermiques. Ces changements extrêmes et rapides de températures peuvent arriver à faire fissurer un plat.
6 règles pour éviter les fissures d'un plat en céramique :
- Ne pas placer un plat froid (qui sort du réfrigérateur) directement dans le four, le laisser un peu réchauffer à température ambiante au préalable.
- A l'inverse, ne pas placer un plat encore chaud au réfrigérateur mais le laisser d'abord refroidir à température ambiante. Et pour respecter l'utilisation du réfrigérateur, c'est aussi un principe valable pour n'importe quel plat !
- Ne pas mettre un plat chaud sous l'eau froide, le laisser encore une fois refroidir avant. Vous pourrez ensuite sans crainte le remplir d'eau et le laisser tremper avant de le laver.
- L'inverse est vrai également : ne pas verser de l'eau bouillante dans un plat froid !
- Ne pas placer un plat sur une plaque de cuisson ou sur le gaz ! Mis à part des pièces très particulières, ils ne sont pas fait pour.
- Lorsque vous sortez votre plat du four, le poser de préférence sur un dessous de plat pas trop froid. Un chiffon ou une manique sont une excellente alternative.
Et... pour ne pas vous brûler, penser à utiliser des maniques !
Remarque : il n'y a aucune précaution particulière à prendre à la première utilisation si ce n'est de bien le nettoyer avant...
Vous l'aurez compris, pour préserver son plat, il suffit de lui éviter les écarts thermiques brutaux et importants, facile !
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