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Des potiers à Udaipur
J'ai fermé l'atelier plusieurs semaines en début d'année pour un beau voyage sur les routes de l'Inde.
Rencontrer des potiers, appelés kumars, n'était pas le but premier de ce périple mais c'était quand même un désir qui me tenait à cœur. Il y a de nombreux potiers en Inde toutefois, selon où on se trouve, il n'est pas pour autant facile de les trouver. La demande en jarre, pot ou marmites de cuisson diminuent au profit du plastique ou du métal pour une utilisation quotidienne. Par contre, l'usage des pièces en terre perdure dans les temples ou à l'occasion des cérémonies religieuses. Les rues peuvent alors être remplies de pots superposés à vendre et qui ont été réalisés dans des villages de potiers des alentours ou beaucoup plus loin.
Au cours de mon séjour, j'ai donc pu rencontrer des Kumars dans deux villes : Agra et Udaipur. Ces derniers produisaient essentiellement des pots à tchai ou à lassi.
Voici des photos d'Udaipur (Rajasthan)...
Nous sommes donc arrivées en fin de journée, vers 17h, dans un quartier un peu éloigné des sites touristiques. Le feu crépitait, un four à ciel ouvert était allumé dans la rue, juste derrière le muret de la cour d'une maison. Le potier présent nous a très bien accueilies et nous a informé que le défournement se déroulerait le lendemain matin, dès 8h. Ensuite, il enchainerait avec du tournage. Voyant notre intérêt, il nous a aidé à faire comprendre au chauffeur du Rickshaw qu'il est important de venir à 8h et non à 10h, horaire qui l'arrangerait plus...
De retour à l'hôtel, il a fallut encore bien discuté avec le chauffeur pour nous entendre car rien n'est jamais acquis. En fait, et comme beaucoup de chauffeur de rickshaw, il devait également emmener des enfants à l'école le lendemain matin. Nous tombons alors d'accord sur un horaire un peu plus tôt qui puissent convenir à tous. Nous partirons à 7h30.
Nous revoilà donc, le lendemain de bonne heure. Lorsque nous arrivons, il y a peu de monde à l'extérieur et le marché était en train de s'installer.
La rue est encore calme.
Les pièces sèches en attente de cuisson et la terre stockée sous les planches patientent au carrefour des rues.
Le potier nous montre les pots à tchai (boisson indienne délicieuse : thé épicé et avec du lait) qui viennent de subir cette cuisson. Nous serons d'ailleurs invitées à boire un tchai au marché dans ces pots juste sortis de la cendre. Ils sont à usage unique, une fois la boisson consommé, ils sont jetés.
C'est une femme qui s'occupe principalement du défournement. Elle enlève petit à petit les tessons posés sur le dessus et en pourtour. Ils servaient à contenir le feu et la cuisson. Les pots sont secoués pour faire tomber la cendre et et empilés en préparation à l'enlèvement.
Un homme vient l'aider par moment.
Puis un rickshaw arrive. Des plaques en bois sont posés à l'arrière pour contenir les pots empilés et simplement déposés. Lorsque le chargement est prêt, le chauffeur s'en va avec cette première livraison.
La roue n'aura finalement pas tournée ce matin, c'est un autre potier qui va se préparer au tournage et qui nous invitera à partager un moment avec lui. Je vous en parlerai dans le prochain article ! A suivre donc...
Tags : potier, pots, Inde
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Commentaires
Super, le reportage. Tu as du te régaler. Bises
Un vrai régal effectivement ! Merci Jabe !